Ici, il est...

samedi 30 juillet 2011

Taganga - PADI Advanced ou comment JeanLuc se régale de plonger...

Ici, c'est un paradis des Caraïbes... Taganga, petit village de pêcheurs et de plongeurs. Vous y ajoutez quelques voyageurs aux sacs brodés de différents drapeaux des pays visités. Le soir, le village vit dans les rues : musique à fond, les bars se remplissent de gens sur le toit avec vue sur le port de pêche éclairé, la lune éclaire le bleu typique des Caraïbes... Et comme toutes les nuits : éclate un gros orage de pluie diluvienne et chaude, alors on continue de danser sur les pistes trempées... c'est les Caraïbes =)
Mais si je suis resté ici une bonne semaine, c'est parce que j'avais des examens. Et ouais, la plongée c'est pas un loisir sans danger et la sécurité est le moteur essentiel pour remonter à la surface sans être aussi bleu que l'eau... donc la fête, on la faisait pas trop et il fallait "bosser".
Enfin bref, la certification du PADI advanced m'a permis de faire une plongée sous marine de nuit, avec un orage en surface... quel spectacle intrigant lorsqu'un éclair vient éclairer les fonds sous marins... C'est simplement terrible de tout voir s'illuminer quelques secondes puis nuit noire aussitot...
Mais aussi une plongée à 30 mètres de profondeur pour ressentir la narcose à l'azote (l'ivresse des profondeurs) : le même effet que lors de l'ascension à 6088m : bourré, drogué et perte des repères, des notions de sécurité. Le rouge devient vert vu qu'il y a pas assez de lumière, tu mets 1 minute pour calculer 19x13 (et encore je me suis planté d'une dizaine)...
Aussi des plongées de navigation à la boussole, des exercices de flottabilité avec un côté ludique lorsque tu enlèves tes palmes, tu ajoutes 7kgs de lest et tu fais des saltos avant et arrière sur place, tu cours sous l'eau tout comme Neil Armstrong a couru sur la lune (c'est pour ca que les astronautes s'entrainent sous l'eau)...
Puis niveau poissons et coraux... je vais pas faire une liste, vous pleureriez...

Maintenant, direction le Parque Tayrona : un autre bijou des Caraïbes... Il faut bien se reposer en fin de voyage =)






dimanche 17 juillet 2011

Cartagena - plongée sous marine...



Au petit matin, un invité vient me réveiller en me caressant le visage dans mon canapé. C'est le soleil qui est le bienvenu, il pénètre au travers de la grande baie vitrée du 10ème étage de la tour où je suis, surplombant les Caraïbes : première chose que je vois au réveil.
Je pars plonger, bouteilles d'oxygène sur le dos, 24 mètres sous le niveau de la mer à 28'c à cette profondeur, la lumière solaire fait briller de mille et une couleurs les poissons, étoiles de mer, récifs coralliens, langoustes, murènes, coquillages, anémones marines, etc... Je me perds dans mes pensées lorsqu'un barracuda, menton en avant comme une des trois fileuses des contes de Grimm, passe devant moi.
Sur le bateau en rentrant de l'île, j'observe les gros nuages gris qui arrivent. Une fois sur la cote, ils se déchargent sur moi. Cette pluie tropicale réchauffe le sol chaud. Tel un gamin, je marche dans les flaques d'eau avec mes tongs et la chaleur des flaques me rend heureux ! Avec Elmer, on part faire du vélo sous cette pluie tropicale qui remplit les rues de 40cm d'eau : une routine ici...
Je suis heureux dans les Caraïbes. Un grand merci à Ervelyne, ma prof tahitienne de plongée sous marine et à Elmer, son copain colombien, animateur et chef cuisto qui m'apprend a cuisiner : c'est chez eux que j'ai passé une excellente semaine en Couchsurfing à Cartagena de las Indias...



mardi 12 juillet 2011

Medellin ou comment découvrir la 3eme ville au Monde qui me plait...

En voyageant, on découvre des villes, des lieux, des images qui restent marqués en nous, tout comme il y a des phrases que l'on vous dit quand vous etes petit et qui vous trottent dans la tete tout au long de votre jeune existence.
Parmi ses lieux oú je pourrais vivre il y a Sydney en Australie, Stockholm en Suéde et maintenant Medellin en Colombie. Mais la France, j'y suis bien aussi.

Tout avait démarré sur les chapeaux de roues avec la Colombie. Jean-No et Claire (leur blog ici) m'ont donné quelques films et documentaires que j'ai stocké sur mon disque dur. Avec Damien, c'est le reportage sur "les enfants tueurs en Colombie á Medellin" qu'on a regardé aussitot la frontiere passée. Vous pouvez le visionner aussi sur internet en cliquant ICI si vous avez une demi heure á perdre. Le genre de reportage qui crée en vous une peur, le genre de reportage fait sur mesure pour faire naitre en vous la crainte de ce pays, qui, a dü énormément changer depuis quelques années, car avant d'arriver ici, la Colombie était pour moi un pays plus que dangereux... Je le répete, c'est comme partout dans le Monde, il faut faire attention mais maintenant pour ma part, j'ai effacé ce cliché et j'espere que pour vous, ca en sera ainsi.

Mais cette ville a été plus qu'une surprise. Certes des coups de feux entendus durant la nuit, on s'y plait. De beaux buildings, des parcs verts un peu partout, une belle bibliotheque qu'on a visité dans le quartier pauvre que vous pouvez voir dans le reportage, un teleferico qui sert de transport en commun, un métro qui coupe la ville en deux, de la culture gratuite (spectacles, ciné, concerts, théatres, musées), cette ville est super. L'assassinat de Pablo Escobar en 1993 a énormément fait changer les choses ici. La population pauvre de Medellin le vénere, il offrait des maisons dans les quartiers défavorisés, il a fait construire des hopitaux avec l'argent de la drogue, des routes, des buildings. Lisez sur wikipédia sa biographie, c'est juste impressionnant !
Un peu comme Che Guevara, il est pour certain un criminel alors que pour d'autres, c'était le Robin des bois...
C'est donc au cimetiere oú il est enterré qu'on a été faire un tour.


On a été hébergé par Liliana et Claudia, on est leur premiere expérience CouchSurfing, que Claudia a découvert en voyageant en Europe ces derniers mois. C'est á l'Aguardiente, le pastis colombien, qu'on a un peu trop arrosé une soirée. Résultat : on a passé les prochaines 24h dans l'appart á ne rien pouvoir faire, une gueule de bois comme jamais j'avais eu, ca se dit "Guayabo" en espagnol colombien et je peux vous dire que je m'en souviendrais de cette soirée.
On a aussi fait marcher l'économie francaise en nous rendant au Carrefour, oú on a pu trouver de la moutarde et tous les ingrédients pour mes pates fétiches : les carbonara ! On a acheté du porc qui était cellophané et en fait, était du poulet...
Des heures de marche dans cette ville, qu'on appelle ville du printemps éternel : chaleur, soleil et verdures sont au rendez-vous, on s'y plait !!

Mais voici que vient la fin avec celui que j'appelle mon grand frere de voyage, mon coloc d'aventures : Damien. Il a trouvé son petit paradis et va rester ici pour travailler en architecture et vu le niveau d'urbanisme de la ville, il va pouvoir se faire plaisir... Apres avoir passé 4 mois ensemble, gravi une montagne á 6088m, traverser 6 pays, partager des galeres, il est venu le temps pour moi de continuer ma route seul.

Prochaine destination : Cartagena de Indias. A moi les Caraibes, le sable blanc, les palmiers, l'eau transparente et des heures de plongée sous marine... pendant un mois !!

dimanche 10 juillet 2011

JeanLuc s'ennivre de caféine et tremble au rythme de la Terre...





improvisation de crepes
  Les dernières enjambées du voyage sud américain se rapprochent a vitesse grand V ! J'aperçois la dernière ligne droite au bout du chemin, à une trentaine d'heures de bus d'ici. 

Ici c'est Medellin. Et c'est de Manizales que j'arrive. Une ville sans énormément d'intérêt pour un voyageur en fin de carrière comme moi, décidément je l'affirme : "on ne voyage pas de la meme façon lorsque l'on a une date prévue car c'est là que commence la course contre la montre". Le vagabond qui aura du temps devant lui, pourra aller faire le Parque Nacional Los Nevados ou visiter d'autres fincas. C'est la région du café et ca se sent !
Nos hôtes CouchSurfing, Oggy et sa copine ont un appart' situé a merveille. Si vous allez a Manizales, cherchez la colline qui surplombe tout le monde, l'immeuble qui règne sur cette ville à l'échelle toulousaine est celui d'où on a la plus belle vue de cette agglomération entourée de montagnes. On mange des crêpes tout en contemplant la vue.
C'était vers 23h, sur le balcon, on grillait une clope. Ma chaise se mît a trembler, pendant qu'Oggy allait stabiliser le frigo, Damien et moi, nous nous regardions curieusement. Avec le sourire, Oggy ajouta : "vous inquiétez pas les mecs, c'est un des tremblements de terre quotidien, la région est sur une faille ; en 1985, il y a eu 20.000 morts avec le volcan a coté de la ville".  Ce ressenti de force naturelle pure vient éteindre l'ombre du doute de Puerto Montt au Chili : avions nous senti un tremblement de terre ou était ce le mal de terre après 4 jours de mer ? Là, à Manizales, c'était sur !

le joli panorama depuis chez Oggi
Lui, un personnage au bon caractère et à l'accueil chaleureux est directeur de theatre et a aussi une troupe. On part a sa maison de campagne, a 10kms de la ville, où on rencontre des artistes argentins, ca chante, ca toque tous les instruments, ca boit du maté. La soirée se finit devant Argentina-Colombia mais le 0-0 tue l'oeuf dans sa coquille, l'atmosphère ne chauffera pas. Se réveiller dans cet appart est un plaisir : c'est l'odeur des grains de café toastés dans une usine en contrebas qui chatouille mes narines : la caféine psychologique envahit mon corps et je me lève du bon pied. Manizales, ce que j'aime beaucoup, outre l'accueil de notre hôte, c'est un des moyens de transport en commun : le teleferico ! Il relie le terminal, la ville basse et la ville haute. Bientôt ca sera une liaison avec l'aéroport en construction. Économique, ludique et silencieux, nous avons fait le tour de la ligne comme des gamins pourraient jouer dans des manèges.
L'autre teleferico, c'est el Cable : aujourd'hui touristique, cette tour est un mémorial du téléphérique de 73kms qui ramenait le grain de café a la ville.
Mais si vous avez l'occasion de boire du bon café colombien, profitez en pour moi : ici le meilleur café est dédié a l'exportation...

JE VAIS PASSER EN MODE SILENCIEUX, JE SUIS TRISTE, VOUS NE ME LAISSEZ QUE 1 OU 2 COMMENTAIRES PAR ARTICLE... FAITES MARCHER VOTRE INSPIRATION UN PEU =)

samedi 9 juillet 2011

JeanLuc en Colombia ou comment dormir dans un bordel, danser la salsa ou récolter du café...


wax palm - palmeria - valle de Cocora - Salento



Belle Colombie !
Cali, capitale sud américaine de la salsa, nous a invité à venir échanger quelques pas sur les pistes de danse pimentée. Si bon ! Bienvenidos en Cali.

Mais la 1ère expérience avec Cali fut plutôt étrange. Arrivant en début de soirée au terminal terrestre, nous avons de suite cherché un hôtel ou plutôt un hostal. Un homme averti en vaut deux, ca tombe bien, nous voyageons en binôme : nous savions que les prix colombiens étaient élevés. Quand on nous a annoncé 15€ chacun pour une nuit, on a doublé nos efforts pour trouver moins cher. Résultat : on nous propose 15.000 pesos pour deux soit 3.5€ chacun. 4x moins cher c'est pas négligeable. Mais c'est la que nos doutes apparaissent : il est 19h lorsque la proprio nous demande d'attendre 15 minutes que la chambre se libère ! Curieux a cette heure ci... On se pose sur le palier en jouant aux echecs comme a tous nos moments libres. Bien que Dam me mange ma dame, c'est un va-et-vient de dames qui ne cesse. Pas n'importe lesquelles, on comprend vite qu'il s'agit des dames de joie ! C'est avec le sourire de la curiosité que j'annonce a Damien qu'on va dormir dans un bordel colombien. Inutile de préciser qu'on avait qu'un lit pour nous deux, qu'il n'y avait pas de fenêtre dans notre chambre miteuse. Je ne veux pas savoir a quoi et comment il a pu servir auparavant mais on a le luxe d'avoir un ventilateur de compétition. Son doux son de terreur nous camouflera les autres bruits de l'hôtel ! Bienvenidos en Cali.

Le lendemain, c'est heureux que nous retrouvons la maison de Leonardo, notre hôte CouchSurfing. Certes peu facile avec son adresse 46#-25-27 que l'on cherche sous une pluie battante. Mais il sait comment nous réchauffer le cœur : on retrouve d'autres couchsurfeurs au TinTinDeo, le paradis de la Salsa avec les très très jolies caleñas. Parmi elles, une CS prof de salsa, Marika et Rosa avec qui j'essaie de camoufler ma honte de danser au milieu de ceux qui ont grandi avec ce rythme dans la peau. Dans cette salsatheque, on s'y régale, tant l'ambiance est chaleureuse, tant les danseurs/euses dansent a la perfection et tant les colombiennes sont magnifiques. Je vous promets, c'est pas un mythe, je peux pas le cacher.
Bienvenidos en Cali.

Dans la journée, on a aussi visité le musée d'art Contemporain d'architecture, le musée de l'or, le centre culturel. On a passé des heures a jouer dans une salle d'échecs où les petits papis viennent parier et jouer à la vitesse de l'éclair... On s'y frotterait bien mais on s'y piquerait trop ! Nous avons aussi pris le meilleur taxi d'Amerique du Sud, le fameux film francais peut remballer ses effets spéciaux : Taxi III n'arrive meme pas a la cheville de ce fou du volant avec qui j'aurais pu passer des heures a sillonner la ville tellement sa conduite envahissait mon corps d'adrénaline mais tout en étant fluide, lucide et efficace. 

C'est le pan de bono qui a fait renaitre en moi le bon gout du pain et du fromage francais qui me manquent au point que j'en ai oublié la saveur. Papa, stp, quand je rentre, demande à tonton Gilles d'envoyer du Cabécou de Rocamadour avec du bon vrai pain...

De là, direction Armenia pour enchainer direct avec Salento !! Petit village chaleureux où nous trouvons refuge chez une petite Mamie antipathique pour seulement 2€ ! Moins cher qu'un bordel : on devient des as de la négociation. De là, on part visiter la vallée de Cocora, le seul lieu au Monde où il existe une sorte de palmiers qui atteignent 60-80m de hauteur ! La région est très belle, verdoyantes comme la Suisse, les collines cachent de nombreux militaires... On se sent en sécurité au milieu de ces mitraillettes, lance-grenades, mortiers, fusils d'assaut... Bienvenidos en Colombia.



grains de café sur le caféier


grains de café dénudés de leur 1ere peau
avant d'etre toastés


On visite une finca, exploitation de bananes, de café et de bambous. Je découvre des caféiers pour la 1ère fois, je sais faire la différence entre l'arabica qui est rouge a maturité et le colombia, jaune au même stade. Après avoir enlevé la 1ère peau, on le sèche sous serre puis les grains sont chauffés au feu, ce qui rend cette couleur noire et cette odeur qui me plait tant. Puis nous l'avons moulu dans un petit moulin manuel et voilà qu'on nous sert deux excellents caffè avec du bon sucre de canne traditionnel.
D'autres cafés, nous en avons dégustés chez Jésus Martin, des expresso si bons qu'on apprécie comme on pourrait savourer un succulent Cognac d'âge égal au mien.
Bienvenidos en Colombia.


Finca Don Elias


vendredi 8 juillet 2011

Colombie - les FARC - le narco-trafic - "je vais bien, ne t'en fais pas"

Colombie, 9ème pays de ce voyage et pas le dernier en Amérique du Sud car j'ai un vol depuis Oranjestaad en Aruba, ile voisine de Curaçao et Bonaire. Petit paradis fiscal à l'instar des îles caïmans. Pour s'y rendre : le seul moyen est l'avion. 20 minutes de vol depuis le Venezuela (Maracaibo) - 110$, en fin de voyage ca pique surtout que je pensais pouvoir y aller en bateau.

La Colombie, rien que de dire que je vais y passer un peu moins de 2 mois, je sais qu'en France, des cheveux s'hérissent, des craintes naissent quand on sait que je suis chez le premier producteur mondial de cocaïne, que je commence par la partie la plus active de la vie des FARC - Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia. Ces hommes, femmes et enfants qui ont retenu Ingrid Betancourt, qui était en 2002 a la tête de son propre parti politique colombien : Oxygeno contre la corruption, le trafic de drogue et proenvironnementale !
Quand on connait aussi l'histoire des enfants tueurs de Colombie, ca vous rassure pas.

Mais rassurez vous, Ingrid Betancourt dérangeait les FARC, les enfants tueurs ont des contrats de mafias a mafias et Pablo Escobar a été assassiné en 1993... La Colombie, telle qu'elle m'a été conté par des voyageurs a beaucoup changé. Je vous cache pas qu'ils ont le sang chaud et que j'ai vite compris qu'ils avaient tous un flingue sur eux, quand dans le bus, mon passager de l'autre coté du couloir a sorti le sien pour le nettoyer... Première fois qu'on m'en sort un comme ca, aussi prêt, mais en traversant le sud de la Colombie de Pasto a Cali, dans la zone de guerilla, j'ai compris qu'il s'agissait d'une nécessité et que ca faisait parti du quotidien. Suffit juste de pas être au mauvais endroit, au mauvais moment... Mais ca, c'est pareil quelque soit le lieu dans le Monde !

- Sud de la Colombie -
Ipiales : visite de cette magnifique église construite sur un pont dans un canyon...
Dodo a Pasto : dans l'hôtel on nous interdit de sortir dès que l'obscurité apparaît.

Bus de Pasto a Cali : traque et adrénaline. Pour moi, c'est celle ci la route la plus dangereuse du voyage. Dans le minibus, je scrute les bosquets, les vallons, les bords de route, les arbres, les maisons, les pierres, les ruisseaux pour voir une trace des FARC. Voyeurisme pur : voir sans être vu. Mais j'ai tout de meme 9h de trajet et Damien n'est pas a coté de moi, on pourra pas faire notre xx ième partie d'échecs. Je dois donc m'occuper l'esprit alors je me raconte des histoires. Je crée des scénarios de films mais cette route, c'est celle que vous voyez dans les films sur les trafiquants de drogue.
On est au milieu des montagnes, on traverse une végétation hyper dense faisant penser a la jungle avec ses bananiers, palmiers et son vert éclatant mais c'est le soleil qui rayonne. Une des plus belles régions de ce périple.   D'énormes camions, jeep pickup et bus sont chargés de marchandises inconnus, la route est poussiéreuse, séparant la partie droite de la gauche par deux lignes jaunes continues. Pour me rassurer sur ce chemin sinueux et vallonné, je me laisse croire naïvement que ces deux lignes équivalent a nos pointillés francais... La route la plus dangereuse du voyage pour cela : le chauffeur double les autres véhicules dans des virages. Pour pimenter le tout : ayant des jambes démesurées par rapport aux latinos, j'ai pris la place du "mort" de ce minibus... Et je me dis que des fois, il vaut mieux ne pas voir la route...


mercredi 6 juillet 2011

Inti Raymi * fête du Soleil ** Faites des morts...

Le titre de l'article est incisif mais je ne peux faire plus descriptif. 
Otavalo au nord de l'Équateur est une ville traditionnellement très protectionniste.
Dès le premier abord dans la ville, on le ressent lorsque l'on contemple l'habit local qui est porté par la majorité de la population. 
Les femmes avec leurs belles perles dorées portées en collier, leur longue robe bleue fendue sur un coté et qui cache leurs jambes par une voilure en dentelle blanche, leur longue tresse  qui vient se terminer sur leur chemisier blanc qui lui, vient se ranger dans une ceinture multicolore sont accompagnées par leur homme à chapeau avec une longue tresse fine de leurs longs cheveux noirs. 
L'Inti Raymi commence par la purification du corps en se baignant a minuit au pied de la cascade de Peguche, au milieu d'une forêt d'eucalyptus dans la nuit noire avec des cris humains des temps passés. 
La nuit se prolonge sur la place du village, l'alcool coule a flots, les instruments de musiques andines rythment nos pas de danse circulaires : nous sommes des satellites gravitant autour d'une ronde qui ne cesse de changer de sens. Plutôt pratique pour ceux qui ne savent pas danser, suffit de suivre le mouvement en titubant !
Et c'est ainsi toutes les nuits dans les petits villages entourant le volcan qui surplombe cette région verdoyante. 
Au petit matin, c'est le temps des enfants : ils se déguisent aussi, chantent et dansent !

Mais la chose la plus traditionnellement folle se déroule a Cotacachi...
Prenez toutes les communautés des alentours : une bonne demi douzaine, placez les au milieu de la place centrale après 3 jours d'alcool, aux 4 coins alignez CRS, policiers et le GIGN équatorien habillés comme des robots avec fusils, pistolets et lacrymogènes !!
Donnez a chacun des individus de ces communautés indigènes : une bouteille d'alcool, un nerf de bœuf, une matraque au bout de laquelle est fixée un câble électrique auquel des pointes sont ajoutées... Mettez leur un pantalon en poils de bête, un tissu pour se protéger des gaz et là vous etes pas loin de la réalité...
Deux communautés sont extrêmement dangereuses et lorsque l'ambiance monte, tout le monde se met a courir dans tous les sens, des pierres et bouteilles d'alcool sont lancées sur les CRS, les nerfs de boeuf s'activent, les câbles résonnent sur les protections de la police, les premiers coups de feu retentissent, ce sont les gaz lacrymogènes qui sont tirés...
Les communautés se battent entre elles, avec la Police, provoquent les "spectateurs" et habitants du village.
Pour ma part, j'observe, je cours, je photographie, je scrute les OVNI, je discute, je pleure, je fuis la lacrymo, je reviens, je m'interroge...
Cette année a été une année très calme pour ces affrontements de l'Inti Raymi a Cotacachi : il y a eu 2 morts pour la San Juan, apparemment une année peu violente... L'an prochain, ils reviendront pour venger les deux morts et ainsi de suite...tous les ans !!
Fête du Soleil - Faites des morts. 

Puis le 25-26 juin : on est retourné a Quito pour la fête de la musique avec de bons petits groupes dont un francais : Los szgaboonistes (à vérifier). Deux journées bien sympa. 

Puis voilà que je prends la direction de la Colombie en passant pour la dernière fois de ce voyage l'équateur. 
Dernière ville équatorienne : Tulcan et son magnifique cimetière avec des arbres taillés qui auraient pu figurer dans Alice au Pays des Merveilles ! Une nuit dans cette ville frontière par où transite beaucoup de marchandises colombiennes...de nuit quand les douaniers ont tendance a fermer les yeux...